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SéRIE D'éTé Ce lunetier jurassien a l'œil rivé sur les sportifs mais aussi sur les plus petits, dont les yeux sont particulièrement sensibles aux ultraviolets, infrarouges et à la lumière du jour.
A quelques jets de pierre de la frontière suisse, Dans le village jurassien de Longchaumois, depuis 1888, le lunetier Julbo marie la tradition et le futurisme. Il s’est forgé un nom voici des lustres avec la lunette glacier et il déploie aujourd’hui une gamme de produits garantissant la protection solaire en milieux à risques. Autrement dit, des verres réputés incassables mettant les yeux à l’abri des dangers que fait courir l’exposition aux ultraviolets, aux infrarouges et à la lumière du jour. Chaque année,
lunette de vue oakley, ce sont 800.000 lunettes de soleil qu’il met sur le marché dans une cinquantaine de pays.
« LA PETITE FILLE PRENAIT LES LUNETTES à L'ENVERS »
Destinées principalement aux sportifs, qu’ils affectionnent la montagne ou la plage, les lunettes Julbo sont «imaginées» par une équipe de trois designers auxquels rien n’échappe, dans le siège social de Longchaumois. A tel point que l’un d’entre eux, quelques années auparavant, a observé la difficulté qu’éprouvait sa petite fille à saisir une paire de lunettes abandonnée sur un coin de table. «Elle les prenait à l’envers», raconte Christophe Beaud, qui dirige avec son frère Matthieu cette entreprise restée familiale.
D’où l’idée de mettre au point des lunettes spécialement conçues à l’intention des tout petits. Regroupées au sein de la gamme Looping, «elles sont réversibles et sans charnière», poursuit Christophe Beaud. La commercialisation a débuté en 2006. «Nous avons voulu un moulage d’une souplesse accrue, mêlant caoutchouc et plastique.» Quant aux verres, ils offrent une résistance à toute épreuve, à base de polycarbonate. «Pas question de faire une copie miniature de nos lunettes pour les adultes à l’intention des enfants», insiste le manager jurassien.
Quelque 60 % de ces lunettes réversibles s’écoulent chez les opticiens et les points de vente quand le soleil met iris, cornée et pupille à rude épreuve, pendant l’été. «Les enfants, rappelle le co-président de Julbo, ont des yeux plus sensibles que leurs ainés.»
Voilà l’axiome sur lequel s’adosse toute une partie de la réussite commerciale de Looping. «Celle-ci représente 30% de nos ventes en lunettes enfants soit 100 000 pièces à l'année.» Assurément, depuis trois ans, la famille Looping est devenue «le plus gros succès de ventes» de Julbo. Prévue initialement pour des bébés de quelques mois, elle s’adresse, par le biais de déclinaisons commercialisées récemment, aux bambins jusqu’à trois ans. «Pour l’instant, je touche du bois, affirme Christophe Beaud, car aucun concurrent n’a repris à son compte les innovations techniques dont a bénéficié Looping.»
UNE AUTRE VISION DE LA délocalisation
Décidément, Julbo n’est pas une entreprise comme les autres, préconisant «une vision des affaires» bien à elle. L’entreprise jurassienne s’est décidée à faire marche arrière en matière de délocalisation. Fini le temps où 95 % de la production était confiée à des sous-traitants en Asie. Aujourd’hui, seules 25 % des lunettes portant la griffe Julbo viennent de cette région. Un autre quart est résolument «made in France» et la moitié restante de la production se fait en Roumanie. «Hormis les risques de contrefaçon, il y avait celui d’une qualité moindre et par ailleurs les gains en termes de coûts n’étaient pas si élevés que ça.»